Soeur Véronique Margron
Communauté de Paris
Rien de plus mystérieux, unique, qu’un visage.
Nous passons des heures à contempler le visage du nouveau-né, de l’enfant endormi, le visage de l’être aimé.
Nous contemplons aussi le visage travaillé par les ans, ou creusé par la maladie et qui va mourir. Nous le contemplons, non qu’il soit esthétique. Mais parce qu’il est beau. Beauté de l’histoire partagée, de l’amour vécu, de la fidélité qui a traversé la violence des flots de l’existence. Beauté de son dénuement même. Lui qui est remis à notre responsabilité.
Le visage est ainsi unique. Nul ne lui ressemble. Non de par sa plasticité, mais par sa profondeur qui m’appelle, me convoque. C’est ce que déploie le philosophe Emmanuel Lévinas : Le visage est épiphanie, manifestation qui m’oblige à le secourir, à prendre soin de sa nudité, de sa vulnérabilité.
Voilà sa véritable beauté, celle qui dit le cœur de l’humain. Ce ne sont ni la cupidité, l ‘avidité, la convoitise, qui caractérisent l’homme.
Mais qu’il puisse, à tout moment, quitter la fascination de la puissance, au nom d’un seul visage véritablement rencontré.
Vocation véritable de l’humain.
Vocation de Dieu. Lui qui se donne à rencontrer par son visage.
« Que son visage s’illumine pour nous » invoque le psalmiste. Lui, le Dieu de l’Alliance, lui dont le visage fut bafoué, humilié, défiguré, qu’il vienne nous apprendre ce que nous sommes véritablement. Que son visage brille sur le nôtre, nous transforme.
Épouser le visage de Dieu. Se laisser renouveler par le visage du Christ, icône du Père.
Que notre Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse.
Que son visage se grave sur nos traits.
Extrait de Psaumes dans la ville (2013-2014)
Comment lire un récit biblique ?
Le frère Pierre de Marolles, dominicain, nous montre comment comprendre les textes de l’ancien Testament à la lumière du nouveau. A partir de l’épisode du buisson ardent du livre de l’Exode, nous voyons comment la bonne nouvelle éclaire d’une nouvelle lumière les vieux textes bibliques.